• Les défis de la botte de paille de demain

Les défis de la botte de paille de demain

Ou pourquoi, d’un point de vu technique, se lancer dans une entreprise au service de la construction en Paille ?

Tout en restant un produit biosourcé, local, respectant le cadre des règles professionnelles de la construction en paille.

Il y a un an jour pour jour, je partais aux États-Unis 🇺🇸 pour parcourir de New York à Chicago, les terres fertiles du grand Est. Le but : Voir comment la paille se transforme localement ainsi que le marché qui y est rattaché.

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De la rencontre d’une communauté Amish de Harrisburg, jusqu’à la découverte de maisons en terre-paille au fin fond de l’Illinois, cette aventure a marqué un point décisif dans le lancement de mon activité. 

Dans mon parcours professionnel, j’ai de nombreuses fois remis en question mes connaissances sur la définition du « meilleur isolant ». J’en suis arrivé aujourd’hui à la réponse que la paille détrône toutes les autres. Notamment car c’est l’isolant qui a le meilleur rapport prix / performance / impact environnemental. 

On se rend vite compte que rechercher un isolant qui fait tout, est contre-productif, et qu’il vaut mieux adapter les avantages cumulés de plusieurs isolants, plutôt que de s’obstiner à placer le même en tout point du bâti.

Quand je parle des performances d’un « isolant » je parle avant tout de la question des déperditions thermiques qui vont être contrées par celui-ci.

Et quand je parle d’impact environnemental, j’insiste sur le fait que la paille joue le rôle de puits de carbone, et c’est le seul !

 

Voyons maintenant en 6 points, les défis techniques qui permettront une avancée majeure du procédé :

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1) Format

Le plus gros frein technique au développement du procédé, est l’inadaptation de son format à la construction. S’adapter au format de l’ossature bois existante est l’enjeu majeur qui permettra un changement d’échelle global.

Il y a plusieurs manières de faire varier le format d’une botte. 

-       La première est de jouer sur le modèle de botteleuse. Selon l’année de fabrication, et la marque on trouve parfois des variations de plusieurs centimètres.

-       La deuxième est réussir à botteler à une longueur constante (exemple 55cm pour un entraxe d’ossature de 60cm)

-       La troisième, est de recouper la botte une fois bottelé à une certaine dimension : soit avec une scie dans le sens de la longueur, soit en reficelant dans le sens de la largeur.

-       La quatrième serait de modifier une botteleuse existante aux dimensions qui conviennent. Mais cela demande des compétences en mécanique agricole, et un format qui convient à suffisamment de clients (pour amortir l’investissement).

 

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2) La ressource

D’un point de vu national, elle est abondante : 30 Millions de tonnes de Paille produite en moyenne chaque année ! 

Bien qu’il y ait des disparités sur le territoire, les échanges interrégionaux permettent de compenser les déficits locaux. 

A partir du moment où l’on choisit une transformation en usine dédiée, il est important de tisser un réseau d’approvisionnement local pour éviter un maximum les déplacements de matière.

 

3) Longueur de la fibre 🌾🌾🌾

La paille, est un coproduit de l’agriculture : C’est-à-dire qu’on ne cultive pas spécifiquement la céréale pour sa tige. Les difficultés pour en trouver de bonne qualité sont de plusieurs ordres :

-       La prestation de récolte : Les priorités divergent entre une Entreprise de Travaux Agricoles qui se concentre sur les cultures (en recherche constante de productivité), et nous fabricants d’isolants qui voulons une fibre la plus longue possible. 

-       Une machinerie toujours plus évoluée, qui ne respecte pas la tige durant la phase de séparation avec le grain.

-       Une tige sélectionnée pour être de plus en plus courte, pour soutenir une céréale toujours plus lourde.  

La recherche de paille de qualité peut devenir un vrai casse-tête. Vous comprenez donc d’autant plus l’intérêt d’entretenir de bonnes relations avec son réseau d’approvisionnement.

 

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4) Le choix de la botteleuse

La Massey Fergusson série 1800 (à Canal Central) à l’avantage d’imbriquer les fibres fortement entre elles. Les brins courts sont multi-orientés et la botte forme un bloc compact avec une matière relativement homogène. On observe ainsi que la conductivité thermique reste constante, quelque soit le sens de pose.

Si on choisit en plus des options permettant de valider une densité et une humidité constante, nous avons là, la machine prête à relever tous les défis !

 

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5) Densité

Avec ma botteleuse, on peut faire monter la masse volumique au-dessus de 120 kg/m3. Ainsi, les bottes de 120cm peuvent peser au delà de 25kg...😬

Or il est acquis que dans le bâtiment, l’ergonomie humaine est plus adaptée à porter 10 à 12kg. Cela permet de ne pas regretter d’avoir accepté la pose de plusieurs centaines/milliers de mètres carrés…

C’est notamment pour cela que la botte de 55cm trouve tout son sens dans mon offre actuelle.

 

 
 
 
 
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6) Conditionnement

Il existe des machines spécialisées dans le groupage de bottes sur champ, en paquets de 14 petites bottes. Cela permet d’utiliser les moyens mécaniques pour déplacer un grand nombre de petites bottes sur champ.

Seul problème, elles ne sont pas adaptées au groupage de bottes d’une longueur inférieure à 70cm.

Vous voyez donc apparaître le problème en lien avec le paragraphe précédent.

Enfin s’ajoute le choix du format de palette en fonction du format des bottes vendues.

 

Une offre globale est comme vous le voyez nécessaire, afin de faciliter la construction de toujours plus de bâtiments en paille.

J'espère vous avoir éclairé sur des thématiques importantes concernant les difficultés d'approvisionnement en botte de paille pour la construction, et pourquoi cela justifie un service dédiée à la résolution de tous ces problèmes.

Article du 3 Mai 2020